20 - LE PENTACLE DES GISANTS
Pontévès – France
Quand le Baffur de Lyanto arriva en vue du château de Pontevès, dont les quatre tours du quatorzième siècle, reconstituées, pointaient au-dessus d’une proue rocheuse, Le Bateleur se demandait toujours s’il n’entrait pas dans un piège, ou s’il n’allait pas perdre un temps précieux en suivant une fausse piste. Mais un sentiment ambigu le poussait à prendre au sérieux la supposition d’Ornella, qui, depuis le départ de la bergerie, se montrait grave.
L’Indonésien manœuvra le Baffur jusqu’aux ruines, y pénétra par une vaste porte rénovée qui ne comportait pas de pont-levis, stoppa à l’ombre d’un haut mur rehaussé de créneaux.
L’attente fut de courte durée : deux appareils chromés, des Baffur-Kly, modèles sport, taillés pour la vitesse, pénétrèrent à leur tour prudemment dans l’ancienne forteresse déserte. Chacun d’eux contenait quatre hommes.
Laissant Ornella en compagnie de Lyanto, Le Bateleur s’avança vers les nouveaux venus, se présenta avec sobriété. Les envoyés de Migareth, tireurs d’élite hyper entraînés, étaient, par définition, liés à l’action.
Le Bateleur leur confia ce qu’il attendait d’eux.
— Le but de la mission est simple, leur dit-il : délivrer Malika Moulay-Hassan, nièce du Roi du Maroc, otage d’un groupe de malfrats dirigés par Raphaël Sekoyan. Selon l’épouse de ce dernier, notre amie serait retenue à deux kilomètres d’ici, dans un monastère transformé en retraite fortifiée. J’ignore cependant combien d’hommes défendent l’endroit et quels sont leurs moyens. Voilà.
— La tactique ? interrogea l’un des gaillards.
— Vous possédez, je suppose, dans votre arsenal, des lunettes à rayons infrarouges ?
— Et bien d’autres gadgets, répondit quelqu’un.
— Nous interviendrons donc à la tombée de la nuit. Nous essayerons de parlementer mais, en cas d’échec, tous les coups seront permis. Pas de quartier.
Les hommes acquiescèrent, se regroupèrent dans leurs vaisseaux respectifs puis les trois Baffurs évacuèrent les lieux, prirent le chemin de la forêt.
Lyanto guidait le groupe ; il regardait sur un écran le point rouge qui clignotait, au lieudit Sainte-Monique ; on approchait en suivant des voies détournées, sous le couvert des arbres. À sept cents mètres de l’objectif, il arrêta les moteurs, imité par l’escorte. Le soleil se couchait dans un maelstrom vert et mauve, et l’obscurité chassa peu à peu la lumière.
— Allons-y, décida Le Bateleur dès que la nuit se fut installée.
Le monastère Sainte-Monique n’était pas bien grand : on apercevait, cernés de quatre hauts murs de pierres, un corps unique de bâtiments trapus accolés à ce qui avait dû être une chapelle, et un clocher massif transformé en donjon.
Le commando abandonna les véhicules à deux cents mètres de l’entrée et les hommes, armés, munis de plusieurs musettes contenant leur matériel, se déployèrent en faisceau, autour du Bateleur. Il avait été convenu que Lyanto ne s’éloignerait pas d’Ornella qui avait insisté pour être de la fête. Elle n’avait pas d’arme, suivait docilement l’indonésien qui semblait avoir un ascendant naturel sur elle.
À une dizaine de mètres du porche, des projecteurs éclairèrent Le Bateleur qui avançait seul sur le chemin. Sa silhouette massive déploya une ombre gigantesque dans la nuit. Le Bateleur s’arrêta, porta à sa bouche une boule haut-parleur munie d’un dispositif antigravité :
— Raphaël Sekoyan, dit-il, je sais que Malika Moulay-Hassan est ici ! Un groupe d’hommes armés cerne cette maison. Vous n’avez aucune chance de vous soustraire à nous. Libérez la prisonnière et nous disparaîtrons.
— Si vous attaquez, je flingue la fille, répondit Sekoyan. De toute façon, je crains que vous ne puissiez grand-chose contre nous. Voyez plutôt !
Un jet de lumière éclaboussa le haut donjon. En silence, une structure métallique achevée par une sphère à facettes se déplia au-dessus de la maçonnerie.
— Bonne nuit, messieurs ! ironisa Sekoyan. Amusez-vous bien !
La conversation se tut ; les lampes s’éteignirent. Un instant aveugle, Le Bateleur tourna sur lui-même, rebroussa chemin. Quelques secondes plus tard, il analysait la situation avec tous les membres de son équipe.
— Nous avons bonne mine devant une antenne de Pson, fit-il contrit.
— Qu’est-ce que c’est ? interrogea Ornella.
— Une arme sophistiquée, répondit Lyanto, capable d’anéantir dans un rayon d’au moins cent mètres tout ce qui bouge.
— La boule, continua un membre du groupe, conçue à l’image d’un œil d’abeille, détecte tout être vivant, toute mécanique.
— Une commande automatique de laser, et hop ! enchaîna une voix anonyme. L’engin peut détruire une puce en vol. Rien à faire contre ça. Même le feu de nos armes serait contré.
Dans la pénombre, Le Bateleur ne distinguait pas ses interlocuteurs.
En silence, chacun réfléchissait de son côté. Tout à coup, les moteurs du Baffur crème ronronnèrent dans la nuit. Le Bateleur chercha Ornella des yeux, distingua sa chevelure claire, puis il fouilla l’obscurité pour trouver Lyanto, mais l’indonésien n’était plus là.
— Par le diable, fit-il, voilà qu’il file !
Le Baffur démarra en puissance, s’éleva au-dessus des pins, vira à cent quatre-vingts degrés, s’éloigna de Sainte-Monique. Le sifflement des tuyères décrût, s’éteignit mais reprit. Après avoir contourné la hauteur qui dominait la propriété, Lyanto revenait par le sommet. Les phares de son Baffur trouèrent la nuit, inondèrent la bâtisse.
— C’est un suicide, souffla Le Bateleur, consterné.
Tel un kamikaze, l’engin lancé à toute allure dans la pente, fonçait droit sur le donjon. Dans une tension extraordinaire, tous attendirent que le système de défense se mette en route : quand le véhicule ne se trouva plus qu’à une centaine de mètres, une déflagration mortelle eut lieu. S’échappant de la sphère, un rayon rouge, très lumineux, alla frapper de plein fouet l’avant du bolide qui prit feu. Une autre salve suivit, puis une autre encore, mais le Baffur de Lyanto, transformé en comète incendiaire, continua sur sa lancée. Cette boule de feu, animée par l’énergie de sa propre dégringolade, termina sa trajectoire dans la tour, la fracassant en même temps que l’antenne de Pson. Interloqués, les hommes qui entouraient Le Bateleur entrèrent dans une sorte d’état d’ivresse :
— À l’attaque ! lancèrent-ils en chœur.
Dans un jaillissement, galvanisés par l’invraisemblable courage de l’indonésien, ils s’éparpillèrent dans les taillis, tout autour du prieuré. Suivi d’Ornella, Le Bateleur se jeta lui aussi à l’assaut des murailles. Quelques traits fusèrent du haut de ce qui devait être l’équivalent d’un chemin de ronde, mais, trop peu nombreux, s’avérèrent vite inefficaces. Sur les lieux de l’accident l’on percevait un remue-ménage de lutte contre l’incendie qui se déclarait. Sur la gauche, Le Bateleur aperçut l’un de ses compagnons qui grimpait, couvert par le tir nourri de ses amis. En quelques secondes la silhouette de l’assaillant se dessina en haut du mur, puis disparut derrière.
Le porche, dynamité, vola en éclats. Tout allait très vite, chacun bouillant de profiter de l’effet de surprise. Une seconde explosion déchira l’air : un mur perpendiculaire à celui de l’entrée venait de céder lui aussi. Le Bateleur entraîna Ornella dans cette nouvelle brèche probablement moins exposée que la première. Un coup d’œil lui suffit pour se rendre compte que, déjà, ses troupes avaient commis quelques dégâts : quatre hommes de Sekoyan au moins avaient été touchés ; leurs corps s’étalaient, inertes, au milieu de la cour.
Les rayons des lasers, de couleurs différentes selon la qualité des charges ou la quantité d’énergie utilisée, se croisaient en tous sens, sifflaient, déchiquetaient, çà et là, des fragments de pilastres, des chapiteaux, des sculptures.
— Entrons par la chapelle, proposa Ornella.
Le Bateleur releva son brûleur, coupa les barreaux qui obstruaient une fenêtre ogivale, fit voler en éclats, dans une seule gerbe rousse, l’assemblage du vitrail. Ornella arracha de son socle une Vierge de pierre sous l’ouverture, se jucha à sa place.
— La chapelle est transformée en chambre, prévint-elle en se hissant sur le rebord.
Le Bateleur se haussa à son tour sur le piédestal.
— Il n’y a personne là-dedans, dit la jeune femme. Je saute.
Elle s’introduisit dans la pièce ; Le Bateleur se glissa à sa suite par l’étroite fenêtre. La chambre qu’ils venaient de violer était somptueuse, mais vide. La porte céda à une formidable poussée de l’extérieur et le couple se trouva nez à nez avec deux membres du commando qui, surpris, lâchèrent une salve à leurs pieds.
— Nous sommes maîtres de l’ensemble des bâtiments ; commenta un costaud au visage glabre que barrait une belle estafilade, inondant son menton de sang. Raphaël Sekoyan s’est replié dans le donjon.
Le moment délicat était arrivé. Le Bateleur gagna le groupe, réduit à six personnes, constata sans un mot l’absence de deux compagnons, décida :
— Nous allons pénétrer dans la tour par les toits : le Baffur a ouvert la route. Que trois d’entre vous veillent sur les issues, en bas.
Il se tourna vers Ornella.
— Attendez ici, l’implora-t-il. Je tiendrai ma promesse, à propos de votre mari.
Ornella lui jeta un regard de glace, mais il n’en tint pas compte, s’élança dans l’escalier qui donnait sur un balcon ; de là, il passa sur une corniche, suivit la pente des toits de tuiles, parvint au niveau d’un amas de débris parmi lesquels fumait la carcasse déchiquetée du Baffur crème.
— Attention, souffla-r-il à l’adresse des hommes qui se déplaçaient en silence sur ses talons, Sekoyan risque de se servir d’un bouclier que nous n’avons pas le droit d’abîmer !
Il se contorsionna pour passer entre des poutres métalliques tordues, écarta des câbles déchirés, se coula dans un boyau enfumé, prit pied sur des degrés de pierre. Brûleur pointé, il commença une périlleuse descente, millimètre par millimètre, craignant le duel inégal, la terrible rencontre avec Sekoyan dissimulé derrière Malika. Mais, dans la lumière artificielle entretenue par une multitude de minuscules lampes de Nux, il ne découvrait que le mur courbe de la tour, le mur, toujours le mur… Sur sa nuque, il sentait la respiration chaude de celui qui le suivait, puis la présence des autres, tous prêts à la fusillade ultime.
Soudain, un cri déchirant envahit le donjon. Ce beuglement de douleur ou de détresse, on ne savait, avait été poussé par un homme. Le Bateleur accéléra le pas, déboucha dans la salle semi-circulaire du rez-de-chaussée, mit du temps à réaliser que celui qui se contorsionnait à terre devant Ornella pétrifiée n’était autre que Sekoyan.
Les trois membres de son groupe, interdits devant la porte entrouverte, voulurent donner des explications :
— Elle s’est procuré un laser sur l’un des cadavres, dehors, et, brutalement, elle a foncé. La serrure a cédé au premier coup et clic est entrée sans prendre garde à rien. Sekoyan, interloqué, a hésité. Elle lui a tiré dessus.
— Je l’ai émasculé, annonça froidement Ornella, seulement châtré. Maintenant, on est quittes, lui et moi.
Raphaël Sekoyan, les mains jointes entre ses cuisses ensanglantées, gémissait à fendre l’âme. Force était de constater qu’Ornella avait réussi à mener à bien son plan de vengeance et que le proxénète était seul dans cette pièce nue.
Le Bateleur se pencha vers le blessé, lui toucha l’épaule.
— Où est Malika ? demanda-t-il.
— Flingue-moi, le pria Sekoyan, le visage baigné de larmes. Je t’en supplie, flic de merde, brûle-moi la cervelle.
— Où se trouve la fille ? insista Le Bateleur, gorge et poings serrés.
La souffrance et le sang perdu eurent raison de Sekoyan : ses yeux chavirèrent, il perdit connaissance.
— Fouillez partout ! ordonna Le Bateleur à la cantonade. Mettez le prieuré en pièces, mais trouvez Malika !
Blême, le regard perdu, Ornella se tenait droite, les bras le long du corps, son arme pendante au bout de ses doigts inertes. Le Bateleur l’abandonna pour se joindre aux recherches. Les sept hommes firent sauter tous les verrous, toutes les fermetures à codes, ouvrirent tous les placards, examinèrent pouce par pouce toutes les dépendances, en vain. Au bout d’un quart d’heure, ils se rendirent à l’évidence : Malika ne se trouvait pas dans l’ancien monastère.
Au moment où tous, bredouilles, reformèrent cercle autour du Bateleur, l’un d’eux annonça une nouvelle de taille :
— J’ai examiné les débris du Baffur, en haut de la tour : il n’y a aucune trace du pilote.
— Par le ciel ! s’exclama Le Bateleur. J’aurais dû m’en douter : Li aura sauté en marche ! Partez à sa recherche. Vous trouverez peut-être son cadavre dans la colline, peut-être sa carcasse vivante…
Le commando disparut, laissant Le Bateleur auprès du misérable couple. Ornella avait lâché son arme ; accroupie auprès de son mari, elle lui caressait doucement les cheveux. Le Bateleur n’osait pas s’approcher, mais il réalisa que Raphaël Sekoyan s’était décrispé : il était mort.
— À cause de vous, chuchota Ornella.
À bout de forces, l’agent du S.R.E. s’éloigna, se dirigea vers la chambre installée dans la vieille chapelle, entra, se laissa choir sur le vaste lit. Les murs étaient couverts de toiles de maîtres, de sculptures, de pâtes de verre ; toutes ces merveilles étaient astucieusement éclairées par d’imperceptibles lampes de Nux qui diffusaient une lumière choisie.
Le Bateleur s’accouda, regarda les tapis qui couvraient le dallage, des grands, des petits, d’origines diverses, superbes. L’un d’entre eux cachait à demi d’habiles tailles dans la pierre, laissant apparaître les têtes et les épaules, en partie effacées, d’un couple de gisants. Les visages de ces personnages étaient énigmatiques ; leurs yeux entrouverts laissaient deviner des regards qui, pourtant, n’étaient que des cavités vides ; les lèvres dessinaient des sourires qui n’en étaient pas. Bref, ce couple, imprimé dans la pierre, d’une certaine manière vivait. Le Bateleur se dressa, poussa du pied des tapis, découvrit ainsi le reste des corps dessinés. Les mains des gisants se joignaient et leurs doigts, dans l’étonnante rigidité cadavérique, retenaient un pentacle. Le Bateleur se courba au-dessus de ce talisman en forme d’étoile à cinq branches qui portait des signes magiques, remarqua que, plus lisse que le reste de la sculpture, ce pentacle était inscrit dans un cercle qui semblait désolidarisé de la masse.
« Comme un rajout, songea Le Bateleur, un bouchon. »
Il posa l’extrémité de ses doigts sur les signes complexes, sentit le bloc jouer ; il appuya fermement, entraîna son poignet dans une rotation. Le pentacle tourna sur lui-même, les gisants basculèrent sur le côté : le parallélépipède joua sur un axe, comme une porte, libérant un étroit passage. Le Bateleur sauta dans le goulet, s’accroupit pour passer sous le dallage, découvrit un lumignon qui diluait mal les ténèbres. Quand ses yeux furent habitués à toute cette noirceur, il discerna des marches qui donnaient dans le tombeau, une couche incertaine sur laquelle reposait un corps.
— Malika !
Il se précipita, glissa, cogna des genoux le sol dur, s’affala le long de la forme inerte, affolé il tâtonna les mains immobiles, le masque du visage clos.
— Morte ? balbutia-t-il, au bord du vertige.
Il approcha ses lèvres des lèvres cireuses, perçut le souffle imperceptible, rugit :
— Droguée, seulement droguée !
Il empoigna Malika, la souleva, la serra contre sa poitrine, se redressa, avança vers la sortie. À cet instant, la porte du tombeau, mue par on ne savait qui, se referma avec un claquement sinistré.
Stupide, Le Bateleur reposa Malika sur les couvertures étendues sur le sol, se hâta vers les marches, découvrit avec une intense stupeur qu’aucune aspérité ne se présentait sous la dalle des gisants, aucun système n’en commandait de l’intérieur le mouvement.
Il avala sa salive, examina la chambre nue, la belle endormie, s’adossa à la paroi, anéanti.
— Ce n’est pas possible. Nous n’allons pas finir là, tous les deux…
Il fouilla ses poches, se rendit compte qu’il n’avait même pas emporté son brûleur ; sans doute l’avait-il laissé traîner sur le lit, au-dessus de sa tête. Il écoutait son cœur battre inconsidérément, lorsque la dalle aux gisants frémit. Étonné, il la vit chavirer, s’immobiliser en position verticale.
— Vous êtes là-dedans ? s’inquiéta quelqu’un.
Cette voix était celle d’un revenant !
— Viens m’aider à sortir Malika de ce trou, cria Le Bateleur.
Des pieds ensanglantés parurent dans le puits de lumière, des genoux, des bras ensanglantés…
— Tu es passé dans une moulinette ? s’informa Le Bateleur en pressant les épaules de l’indonésien.
— Sauter d’un véhicule à deux cents à l’heure, ça laisse des traces, rigola Lyanto. Mais rien de cassé, mon vieux, seulement quelques égratignures.
Les deux compères soulevèrent Malika, la hissèrent vers les mains qui se tendaient dans l’ouverture.
— Comment as-tu trouvé la crypte ? s’enquit Le Bateleur, dès qu’il fut hors du trou.
— Ornella rabattait cette pierre au moment de mon arrivée, raconta Lyanto. Si je ne l’avais pas surprise, qui sait quand nous vous aurions repêchés ?
Le Bateleur jeta un regard circulaire, compta les six hommes autour de Malika, s’inquiéta :
— Où est passée la femme de Sekoyan ?
Malgré ses blessures, Lyanto fut le premier dehors : il repéra tout de suite Ornella qui courait sur les toits, une fiole à la main.
— Arrêtez-vous ! hurla-t-il.
— Vous allez tous sauter, glapit Ornella, tous !
Elle bondit le long du donjon pour atteindre le toit de la chapelle, mais dans sa hâte, avec la pénombre trompeuse, elle le manqua : en tombant dans le vide elle cria quelque chose que Lyanto ne comprit pas, puis une explosion fit frémir les murs de l’antique demeure.
Quand le silence revint sur le prieuré, Le Bateleur compta les victimes : elles étaient douze.
Une hécatombe à inscrire sur son propre compte ou à partager avec Hortengul Alam Delapan ? Il préféra ne pas examiner la réponse de près, se tourna vers les hommes et demanda que l’on approche les Baffurs.